Changement climatique : une facture économique mondiale estimée à 38 000 milliards de dollars par an
Selon une étude récente menée par une équipe d’économistes internationaux, le dérèglement climatique pourrait coûter à l’économie mondiale près de 38 000 milliards de dollars par an d’ici 2050. Cette perte équivaut à une baisse moyenne de 19 % des revenus mondiaux, un impact colossal qui dépasse largement le coût des politiques d’atténuation du réchauffement climatique.
Bien que toutes les régions du globe soient concernées, le fardeau est loin d’être réparti de la même façon. Les effets économiques du changement climatique se feront sentir de manière disproportionnée. Les zones les plus exposées, comme l’Asie du Sud et l’Afrique subsaharienne, pourraient voir leurs revenus diminuer jusqu’à 22 %, contre environ 11 % en Europe et aux États-Unis. Ces régions, déjà fragiles sur le plan économique et social, sont davantage dépendantes des ressources naturelles et de l’agriculture, secteurs particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.
A ’l’inverse, Les pays du Sud, bien que très peu responsables historiquement des émissions de gaz à effet de serre, paieront donc le plus lourd tribut. Un paradoxe qui souligne l’injustice climatique à l’échelle mondiale.
Un coût de l’inaction bien supérieur à celui de la prévention et face à ces projections, les experts rappellent que les coûts d’une politique climatique ambitieuse – estimés autour de 6 000 milliards de dollars par an – restent très inférieurs aux pertes économiques induites par l’inaction. Autrement dit, ne rien faire coûtera beaucoup plus cher que d’agir dès maintenant.
Les investissements dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique ou l’adaptation des infrastructures pourraient non seulement amortir les effets économiques à venir, mais aussi favoriser la création d’emplois et la sécurité énergétique dans de nombreuses régions.
La majorité des pertes économiques annoncées d’ici 2050 sont déjà inévitables, en raison du réchauffement causé par les émissions passées. Toutefois, les chercheurs insistent : il est encore temps de freiner l’aggravation. Sans action rapide, les pertes pourraient atteindre jusqu’à 60 % du revenu mondial d’ici la fin du siècle, selon les scénarios les plus pessimistes.